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Emile Zola - Germinal - Des hommes poussaient

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Emile Zola


Germinal - Des hommes poussaient .


Mais Etienne, quittant le chemin de Vandame, débouchait sur le pavé. A droite, il apercevait Montsou qui dévalait et se perdait. En face, il avait les décombres du Voreux, le trou maudit que trois pompes épuisaient sans relache. Puis, c'étaient les autres fosses à l'horizon, la Victoire, Saint-Thomas, Feutry-Cantel; tandis que, vers le nord, les tours élevées des hauts fourneaux et les batteries des fours à coke fumaient dans l'air transparent du matin. S'il voulait ne pas manquer le train de huit heures, il devait se hater, car il avait encore six kilomètres à faire.

Et, sous ses pieds, les coups profonds, les coups obstinés des rivelaines continuaient. Les camarades étaient tous là, il les entendait le suivre à chaque enjambée. N'était-ce pas la Maheude, sous cette pièce de betteraves, l'échine cassée, dont le souffle montait si rauque, accomné par le ronflement du ventilateur? A gauche, à droite, plus loin, il croyait en reconnaitre d'autres, sous les blés, les haies vives, les jeunes arbres. Maintenant, en plein ciel, le soleil d'avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s'allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d'un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des germes s'épandait en un grand baiser. Encore, encore, de plus en plus distinctement, comme s'ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons enflammés de l'astre, par cette matinée de jeunesse, c'était de cette rumeur que la camne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre.



Germinal (1885), VII, vi



  1. ez la situation finale de Germinal è l'ouverture (cf. p. 306) . Quelles transformations se sont produites en ce qui concerne :

le cadre de l'action ;

le personnage.


«Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou». Comme on peut voir de cette première phrase, l'ouverture de Germinal est immergée dans le noir de la nuit. Dans le milieu où se trouve Etienne, la Nature n'existe pas et des ténèbres émergent seulement les éléments artificieux et menaçants des fosses. L'horizon d'Etienne est obscur et borné, son espoir le plus grand est que le soleil lui porte un peu de chaleur au matin parce qu'il a froid. Les ténèbres du paysage sont la métaphore des ténèbres que la faim, l'ignorance et le travail sans cesse ont produit dans «sa tête vide d'ouvrier sans travail».

La situation finale du roman se situe dans un milieu opposé a ce du début. Le même paysage de la scène initiale est immergé dans la lumière d'une belle journée d'avril. Etienne observe le paysage plein de vie, et sous la terre qui enfante, sous le blés qui poussent, il sent les coups des camarades qui travaillent. Cependant, sa tête n'est plus la tête vide d'un ouvrier sans espoir, la grève, même dans la défaite, a dissipé les ténèbres qui enveloppaient les ouvriers et maintenant c'est le soleil de l'espoir et du socialisme qui brille «soleil d'avril rayonnant dans sa gloire».

Les coups des camarades se mêlent au cops des germes qui luttent pour voir la lumière, dans une nature qui se montre coulante de vie. Les ouvriers qui travaillent dans la terre poussent comme l'herbe pour sortir, ils sont une armée noire, vengeresse de toute injustice qui pousse pour s'élever d'une condition d'esclavage. Leurs coups qui grandissent suivent le pas d'Etienne qui va à Paris pour organiser le mouvement ouvrier. La fin du roman laisse voir la promise des récoltes du siècle futur.


  1. Sur quelle vision de la nature la scène s'achève-t-elle ?

La scène s'achève sur une vision vivante et puissante de la nature, où toute force cachée se délivre pour sortir à une vie nouvelle. C'est une nature riche d'une nouvelle jeunesse qui est la métaphore des ouvriers qui poussent pour sortir à la lumière d'un monde plus juste.


  1. Quelles expressions évoquent sa régénération ?

Emile Zola nous donne l'image d'un paysage plein de vie, plein de forces qui poussent pour se régénérer, pour voir la lumière. Pour faire ça il utilise des mots extraordinairement expressives : «le soleil d'avril rayonnant dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait [ . ] Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s'allongeaient, gerçaient la plaine, travaillés d'un besoin de chaleur et de lumière . Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes»


  1. Comment apparaissent les mineurs ?

Les mineurs apparaissent comme des germes qui cherche de sortir de la terre, une armée vengeresse qui germe lentement dans les sillons et qui pousse avec toujours plus de force.



  1. Cette scène exprime toutes les connotations du titre : comment ?

Germinal est le mois d'avril dans le calendaire révolutionnaire, il est le mois où les germes poussent et ils sortent de la terre. La germination est l'élément naturel, vif qui Zola utilise pour indiquer la lutte des ouvriers pour s'élever de leur condition sociale, pour obtenir de conditions de vie meilleures. L'association entre la vie qui se réveille et les hommes qui poussent pour émerger à un avenir plus humain, aux récoltes du siècle futur est un symbole de grande force et sentiment.




Germinal - Au pays de la misère (ouverture du roman)


Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres.


L'homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup; et il le serrait contre ses flancs, tantôt d'un coude, tantôt de l'autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gite, l'espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour. Depuis une heure, il avançait ainsi, lorsque sur la gauche à deux kilomètres de Montsou, il aperçut des feux rouges, trois brasiers brûlant au plein air, et comme suspendus. D'abord, il hésita, pris de crainte; puis, il ne put résister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains.


Un chemin creux s'enfonçait. Tout disparut. L'homme avait à droite une palissade, quelque mur de grosses ches fermant une voie ferrée; tandis qu'un talus d'herbe s'élevait à gauche, surmonté de pignons confus, d'une vision de village aux toitures basses et uniformes.


Il fit environ deux cents pas. Brusquement, à un coude du chemin, les feux reparurent près de lui, sans qu'il comprit davantage comment ils brûlaient si haut dans le ciel mort, pareils à des lunes fumeuses. Mais, au ras du sol, un autre spectacle venait de l'arrêter. C'était une masse lourde, un tas écrasé de constructions, d' se dressait la silhouette d'une cheminée d'usine; de rares lueurs sortaient des fenêtres encrassées, cinq ou six lanternes tristes étaient pendues dehors, à des charpentes dont les bois noircis alignaient vaguement des profils de tréteaux gigantesques; et, de cette apparition fantastique, noyée de nuit et de fumée, une seule voix montait, la respiration grosse et longue d'un échappement de vapeur, qu'on ne voyait point.


Alors, l'homme reconnut une fosse. Il fut repris de honte: à quoi bon? il n'y aurait pas de travail. Au lieu de se diriger vers les batiments, il se risqua enfin à gravir le terri sur lequel brûlaient les trois feux de houille, dans des corbeilles de fonte, pour éclairer et réchauffer la besogne. Les ouvriers de la coupe à terre avaient travailler tard, on sortait encore les débris inutiles. Maintenant, il entendait les moulineurs pousser les trains sur les tréteaux, il distinguait des ombres vivantes culbutant les berlines, près de chaque feu.


- Bonjour, dit-il en s'approchant d'une des corbeilles.


Tournant le dos au brasier, le charretier était debout, un vieillard vêtu d'un tricot de laine violette, coiffé d'une casquette en poil de lapin; pendant que son cheval, un gros cheval jaune, attendait, dans une immobilité de pierre, qu'on eût vidé les six berlines montées par lui. Le manoeuvre employé au culbuteur, un gaillard roux et efflanqué, ne se pressait guère, pesait sur le levier d'une main endormie. Et, là-haut, le vent redoublait, une bise glaciale, dont les grandes haleines régulières passaient comme des coups de faux.


- Bonjour, répondit le vieux.


Un silence se fit. L'homme, qui se sentait regardé d'un oeil méfiant, dit son nom tout de suite.

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- Je me nomme Etienne Lantier, je suis machineur Il n'y a pas de travail ici?


Les flammes l'éclairaient, il devait avoir vingt et un ans, très brun, joli homme, l'air fort malgré ses membres menus.


Rassuré, le charretier hochait la tête.


- Du travail pour un machineur, non, non Il s'en est encore présenté deux hier. Il n'y a rien.


Une rafale leur coupa la parole. Puis, Etienne demanda, en montrant le tas sombre des constructions, au pied du terri:


- C'est une fosse, n'est-ce pas?


Le vieux, cette fois, ne put répondre. Un violent accès de toux l'étranglait. Enfin, il cracha, et son crachat, sur le sol empourpré, laissa une tache noire.


- Oui, une fosse, le Voreux Tenez! le coron est tout près.


A son tour, de son bras tendu, il désignait dans la nuit le village dont le jeune homme avait deviné les toitures. Mais les six berlines étaient vides, il les suivit sans un claquement de fouet, les jambes raidies par des rhumatismes; tandis que le gros cheval jaune repartait tout seul, tirait pesamment entre les rails, sous une nouvelle bourrasque, qui lui hérissait le poil.


Le Voreux, à présent, sortait du rêve. Etienne, qui s'oubliait devant le brasier à chauffer ses pauvres mains saignantes, regardait, retrouvait chaque partie de la fosse, le hangar goudronné du criblage, le beffroi du puits, la vaste chambre de la machine d'extraction, la tourelle carrée de la pompe d'épuisement. Cette fosse, tassée au fond d'un creux, avec ses constructions trapues de briques, dressant sa cheminée comme une corne menaçante, lui semblait avoir un air mauvais de bête goulue, accroupie là pour manger le monde.

Germinal (1885), I, i




Si on lit l'ouverture de Germinal on trouve qui Etienne s'adresse ver la fosse à cause de son besoin de chaleur, parce qu'il a vu les feux rouges des brasiers. Dans les ténèbres il avait cherché la chaleur dans la fosse. Maintenant, c'est le soleil du jour qui a dissipé les ténèbres et qui le chauffe.




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